« The Virtual Medicine conference
de l’hôpital de Cedars Sinai (édition 2019) se situe à l’intersection des technologies de réalité virtuelle et de la médecine clinique de pointe. Pour la première fois, un outil numérique, la réalité virtuelle (RV), est thérapeutique et intéresse les cliniciens et les patients ! Et une bonne médecine commence par écouter la voix du patient.
D’autre part, pour un sujet aussi émergent que la réalité virtuelle thérapeutique, il est remarquable que Cedars Sinai ait si rapidement développé un écosystème basé sur les incroyables ressources locales de la région de Los Angeles, mais faisant également appel à l’état de Californie, et à des organismes à l’échelle du pays et internationaux. J’ai animé la session sur l’expérience du patient et je chérirai longtemps ces moments passés avec Tom Norris, Jason Lieberman, Harmon Clarke Jr et Mark Holden, ainsi qu’à l’écoute du public .
En nous installant sur la scène, le Dr Brennan Spiegel, fondateur de la conférence Virtual Medicine, a souligné l’importance qu’il attachait aux témoignages de patients. Il a souligné que la conférence avait lieu à l’hôpital afin de nous rappeler la mission de chacun dans le domaine de la santé, qui consiste à prendre en charge le patient, et que nous devions reconnaître la contribution précieuse des patients qui se présentaient pour raconter leur histoire, sans tabou.
Toute la conférence a été captivante, qu’il s’agisse des exposés sur scène, des nouveaux contacts noués lors des moments de réseautage, de vivre les démonstrations ou de parcourir le complexe du Cedars Sinai. « Époustouflant (mindblowing)», nous avons parlé des dernières recherches sur la réalité virtuelle dans diverses indications. « Incroyable », nous avons parlé de la créativité des présentations et des vidéos des conférenciers. Et la RV ne fonctionne pas seulement dans des indications désormais classiques, telles que la douleur chronique, les phobies, l’anxiété, la dépression, mais aussi d’une manière que l’on commence seulement à explorer. Cette année, nous avons entendu parler de désincarnation, utilisant la réalité virtuelle pour vivre une expérience hors du corps, soit en se regardant de loin via son propre avatar, soit en communiquant avec soi-même via un deuxième avatar, tel que celui du Dr Freud prononçant vos propres pensées. Époustouflant ! Mindblowing!
En tant que modératrice de séance, j’ai constaté que même époustouflant n’était pas assez fort pour exprimer ce que nous avons vécu, que ce soit sur la scène ou dans le public. Le public était si attentif que vous auriez pu entendre la chute proverbiale d’une épingle (et / ou virtuelle ;-)), et bien sûr, nous avons ressenti l’émotion et la profondeur des sentiments que seule peut susciter une communication d’égal à égal avec des patients.
Nous avons écouté les quatre histoires particulièrement humaines de Tom, Jason, Harmon et Mark. Chacun était invité à expliquer 1) comment il avait été mis en contact avec la réalité virtuelle et 2) comment cette technologie avait fonctionné pour lui. Pour les quatre, un médecin qui avait travaillé sur leur cas ou qui avait entendu parler de leur situation avait offert à ces patients la possibilité d’essayer la réalité virtuelle. Les programmes de RV ont été généralement efficaces très rapidemennt. La RV a atténué les symptômes et a même aidé ces patients à atteindre un niveau de bien-être supérieur.
Tom Norris, colonel de l’armée de l’air à la retraite avec 23 ans de service, possède une vaste expérience dans la tentative de rompre avec l’extrême douleur, que ce soit pour lui-même ou pour d’autres patients et groupes de patients qu’il encadre. Pour Tom, la RV était une suite logique, tirant parti de son expérience de la respiration du yoga, activité qu’il avait empruntée à son héros littéraire, le maître espion Nick Carter. Tom a utilisé pour la première fois la réalité virtuelle avec succès sur la douleur et le stress de la fracture de quatre côtes.
Jason Lieberman, représentant des patients atteints d’infirmité motrice cérébrale (IMC), qui de son domicile à New York s’était rendu à Los Angeles pour assister à la conférence, a également entraîné d’autres membres de la communauté de l’IMC à travers les situations qu’il a vécues. Pour Jason, la RV signifiait la possibilité de retrouver son autonomie. Avant la RV, Jason ne pouvait pas bouger et était contraint de rester confiné entre quatre murs presque toute la journée dans un centre de rééducation. Il a utilisé la réalité virtuelle pour s’assouplir les muscles et a pu rentrer chez lui dans sa famille.
Harmon Clarke Jr souffrait de douleurs chroniques intermittentes liées à une maladie de Crohn, jusqu’à l’apparition de la RV qui a rompu le cycle. Harmon nous a dit que son état était en fait un super pouvoir, car il lui a permis de s’élever et de voir la beauté du monde. Harmon attribue à ce passage de la maladie au bien-être la possibilité de réaliser son rêve de se produire aussi bien devant un public toutvenant que devant la communauté des patients.
Mark Holden avait souffert de factures multiples du tibia dans un accident. Il travaille dans le divertissement. L’idée d’utiliser le divertissement en réalité virtuelle pour se dissocier de sa douleur est très séduisante. Et sa douleur est devenue supportable sous l’influence de la réalité virtuelle.
Quelles sont certaines recommandations des patients ? Voici quelques suggestions pratiques sincères issues de notre session. Pour chaque problème, ils ont trouvé le moyen de le résoudre !
- Gestion du temps : améliorer les séquences d’entrée et de sortie des programmes de réalité virtuelle. Ne pas faire attendre les infirmières au début. Travailler sur les transitions. Ne pas terminer brusquement la session pour le patient.
- Options : permettre au patient de choisir parmi de nombreux scénarios, emplacements, sons,
- Contrôle de qualité : faire un bon contrôle de la qualité technique pour éliminer les bugs, car ceux-ci ramènent la souffrance.
- Gamification : fournir au patient des occasions de passer au niveau suivant grâce à ses efforts, comme dans les jeux.
- Penser à tout le corps : essayer de filmer le corps du patient soumis à la réalité virtuelle pour voir de quelle manière il est impacté. Particulièrement important pour l’IMC.
- Travailler sur des solutions de RV pour le brainfog. (brouillard…)
- Cooptation des patients : donner aux patients le matériel nécessaire pour qu’ils puissent montrer aux autres patients comment fonctionne la RV.
Et, en conclusion, la citation ci-dessous de Brennan Spiegel résume bien le tout !
« Lorsqu’elle est utilisée pour recalibrer des perceptions maladives, la RV devient un nouveau traitement permettant d’améliorer radicalement la qualité de vie. »
PS Merci à Dot Cannon pour les photos, ainsi que pour son article. Il est excellent.
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